Transition à la garderie : l’importance de s’accrocher au cœur

par Karolann & Krysta

transition à la garderie

À la veille de mon retour dans le monde du travail, je dois avouer que je vis de grandes émotions opposées. 

D’un côté, je suis si triste de quitter mon petit nid d’amour où je suis totalement (ou presque) disponible afin de répondre aux besoins de mes filles. Je décrirais cette expérience de maternité et de maman exclusivement à la maison comme étant réellement transformatrice. 

De l’autre côté, j’ai des papillons au ventre tellement je suis excitée de revenir à mon univers professionnel où je pourrais déployer ma mission et ma vision qui sont encore mieux définies et vraiment alignées qu’avant.

C’est donc avec les larmes aux yeux et le nœud au ventre que je prends le temps de réfléchir à comment je dois aider ma petite de presqu’un an à intégrer la garderie… Comment dois-je préparer cette transition?

En fait, l’élément le plus important à mettre en lumière quant à l’intégration à la garderie est qu’elle représente une importante séparation pour nos tout-petits (et pour nous par le fait même).

Alors que leur besoin d’attachement est très présent et qu’ils sont encore bien immatures, ils sont très dépendants de leurs grandes personnes et toute séparation évoque en eux de grandes émotions.

Dans une ère où le rythme et le développement de nos enfants ne sont pas toujours bien compris et considérés, il est important dans cette transition de s’accrocher au plus important : le cœur.

Dans le livre Jouer, grandir, s’épanouir, Dr Deborah MacNamara nous fait part de quelques éléments nécessaires facilitant les aurevoirs avec nos enfants.

  1. S’assurer que nos enfants s’attachent aux adultes en charge de leurs soins
  2. Diriger l’attention de nos enfants vers la prochaine connexion (et non vers la séparation vécue)
  3. Offrir quelque chose qui représente notre connexion sur laquelle nos enfants peuvent s’accrocher lors de la séparation vécue

En tenant compte de tout cela, je vous emmène avec moi dans mon cœur et celui de ma petite aussi.

D’abord, il est particulièrement difficile pour moi de passer le flambeau des soins à un adulte à l’extérieur de ma famille. Je débute donc mon processus d’acceptation en ce qui concerne le partage de responsabilité des soins et d’éducation de mes enfants avec d’autres personnes étrangères, mais qui feront partie très rapidement du village d’attachement de mes enfants.

Être consciente de mes émotions va me permettre de les accueillir plus doucement et de prendre des petites actions bienveillantes qui m’aideront à l’intérieur de cette transition.

Et si cette nouvelle séparation est difficile pour moi, elle le saura tout autant pour ma fille… 

Ma petite, même si tes réactions se font plus discrètement, je sais que toute séparation évoque les émotions d’alarme, de frustration et de quête chez les enfants en bas âge. Je serai donc là pour toi, à l’écoute, à l’accueil de tes émotions en mode connexion et ce, surtout à ton réveil, au drop-off, à ton retour et juste avant le dodo.

Mon cœur, sache que ton milieu de garde est choisi en fonction de la sécurité, de l’hygiène, des valeurs et philosophies prônées… mais également en lien avec les caractéristiques de ta nouvelle éducatrice. Un peu comme cupidon, j’ai le rôle d’entremetteuse et je te cherche une personne chaleureuse et à l’écoute de tes besoins. Une leader qui deviendra ta boussole dans ton nouveau milieu. En tant que maman, je crois fort en mes instincts, ils savent bien me guider.

À tous les jours quand maman devra quitter, je te rappellerai notre activité prévue lors du retour à la maison parce que ,oui mon amour, il est important que tu saches qu’à tous les jours, on se reverra. Je t’aiderai aussi à construire ce lien d’attachement avec ta nouvelle éducatrice et je t’aiderai à me garder proche de toi malgré cette distance physique.

Tu vois, à ton âge, je sais que tu t’attaches par les sens – ta capacité de te sentir en relation avec moi se passe par le toucher, la vue, l’odorat, le goût et l’ouïe. Je m’assurerai donc de donner une photo familiale à Julie, la nouvelle «meilleure» amie de maman, ta nouvelle éducatrice. J’en prendrai aussi une de vous. Julie fera partie de nos conversations de tous les jours. Sois assurée que si tu t’ennuies de maman, Julie t’offrira ton doudou préféré qui portera mon odeur. 

Bientôt, tu seras capable de te sentir proche de moi en étant comme moi. À ce moment-là, nous porterons les mêmes couleurs de vêtement, nous mangerons les mêmes dîners… je te parlerai souvent de nos similitudes.

Mon amour, bien que tu ne sois plus à temps plein à la maison, c’est ma responsabilité de m’assurer que tu te sentes comme à la maison dans ton nouveau milieu. Je serai donc à l’écoute de ton monde intérieur.

Enfin, lorsque (parce que oui ça va arriver) je vivrai un peu trop d’anxiété ou de frustration, je saurai que cette nouvelle séparation sera en partie la cause.  

J’en parlerai avec papa, je ferai jouer ma playlist la plus nostalgique ou encore je réécouterai This Is Us pour que mes émotions fortes se transforment en tristesse et m’emmènent vers mon propre chemin d’adaptation.

À toi ma fille d’amour, tout ira bien. Je suis confiante et je t’aime plus que tout.

 

 

Karolann Robinson, D.Psy.

Krysta Letto, M.Sc.

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