Ce matin, j’étais un peu pressée par le temps. J’avais une rencontre fixée plus tôt qu’à l’habitude changeant ainsi notre routine matinale. À savoir que les changements et moi, nous ne sommes pas de meilleurs amis. Ma sensibilité fait en sorte que je suis plus facilement atteinte par les changements. Je deviens rapidement alarmée et irritable.
Donc me voici à essayer de précipiter la routine de mes filles… mais elles ne sont clairement pas prêtes à ça (Mama – habituellement, on a plus de temps que ça pour jouer le matin!).
J’ai en tête mon rendez-vous, je regarde l’heure et oh! que je ressens la pression monter en moi. Et plus je suis alarmée, plus j’alarme mes enfants en retour. «Ok, ok, les filles… On s’habille!» «Là, tout de suite! Mama a dit : habillez-vous!» «Aweille mon amour! Non, tu n’as pas faim, tu viens de manger, là, c’est l’heure d’aller à la garderie!»
Pensez-vous que plus je leur ordonnais de s’habiller, plus j’allais carburer leur envie de s’habiller? Ha ha… Et non! La pression de l’extérieur était plus grande que l’envie à l’intérieur de mes filles et, ça, ça produit de la contre-volonté. Qu’est-ce que la contre-volonté? C’est un instinct qui amène nos enfants vers la résistance et l’opposition. Clairement contre-productif mon affaire!
Résultat : Mes filles résistent maintenant toutes les deux à toutes mes demandes et ça devient FRUSTRANT. En plus d’être alarmée, je suis aussi maintenant très frustrée. Plus mon émotion est élevée, moins mon rationnel fonctionne… et là, j’élève le ton (pour ne pas dire crier). Mes filles font le saut, ma plus grande se sent blessée «Mama, tu m’as fait peur». Je la prends dans mes bras et laisse de la place à l’expression de son alarme et de sa frustration. J’invite ses pleurs.
Mon cœur a mal. Je ressens ma culpabilité fortement. Je suis à l’écoute d’elle puisque son rôle est de me ramener sur le droit chemin. Je prends ensuite une minute, je vais dans ma chambre et je pleure à mon tour. Je reprends mon souffle, je puise dans mon courage, je retrouve ma posture de maman… mon oumf de maman.
Avec cette énergie de confiance ET de compassion, je vais retrouver mes filles «Je n’aurais pas dû crier. Ce n’est pas comme ça que j’aime faire. Je vous aime mes amours, je suis là et on sera ok.» J’ai repris mes responsabilités, j’ai commencé à réparer mon geste, mais ultimement, la relation avec mes filles.
En tant que parent, nous n’avons pas besoin de nous excuser. Nos enfants ne devraient jamais être mis en position de nous pardonner puisqu’ils ne sont ni responsables de nos émotions, ni responsables de notre relation.
La parentalité vient avec son lot de défis et nous ne devons pas être parfaites. Mais plus nous sommes conscients de notre propre monde interne ainsi que ce dont nos enfants ont réellement besoin, plus nous sommes capables D’ÊTRE leur réponse.
J’envoie un cheers de café à tous les parents qui se sentent pressés le matin… à tous les parents qui, comme moi, ressentent parfois de la culpabilité. Je vous vois, je vous comprends. Ce n’est pas facile. But… we got this!
Krysta Letto, M.Sc.
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