Une question qui nous revient régulièrement, et ce, d’une place bienveillante est «mais qu’est-ce que je fais quand mon enfant demande de l’attention par des comportements inadéquats?»
Notre réponse : On lui donne plus d’attention que ce qu’il poursuit!
Avez-vous déjà demandé à votre partenaire de vie s’il vous aimait? En retour, a-t-il déjà répondu un «oui» simple, sans plus? Qu’est-ce que vous ressentiez à ce moment? Pour notre part, le petit «oui» ne nous rassasie pas pleinement… Ce n’est pas suffisant, on reste sur notre faim!
Plutôt, on va se sentir remplies, quand notre partenaire nous offre plus que ce que l’on demande. Quand la réponse est généreuse, qu’elle nous fait ressentir que l’on est la femme de sa vie ou qu’il nous aime PLUS, wow, là on sent si pleines dans la relation. On devient rassasiées!
Le voyez-vous?
C’est la même chose pour nos enfants : On doit donner plus que ce qu’ils poursuivent!
Quand un parent pose cette question sur la demande d’attention, il est fort probable que quelqu’un dans sa vie lui a déjà dit que de donner de l’attention aux enfants ne fera que renforcer le comportement non souhaitable, mais c’est faux.
En tant que parents, on a tous certainement déjà expérimenté une situation où nos enfants étaient en recherche intensifiée de proximité avec nous : ils nous collent fort (et ne veulent pas se décoller), ils perdent leurs mots (ou parlent en «bébé»), ils rampent à 4 pattes alors qu’ils savent marcher. Cette quête peut même se présenter sous forme de crise!
Un sentiment de honte, d’irritabilité ou de malaise nous envahit souvent dans ces situations – comme si nos enfants ne devraient pas être en recherche d’attention, comme si ces comportements reflétaient en nous de mauvaises compétences parentales.
Pourtant, la recherche de proximité est un instinct extrêmement fort et, bien qu’il soit parfois «dérangeant» dans nos vies de grandes personnes, il est tout à fait normal.
Le renommé neuroscientifique affectif Jaak Panseep s’est penché dans ses recherches sur l’émotion primaire de la quête. Il explique que le rôle des émotions est de nous indiquer deux choses : qu’est-ce qui nous soutient dans notre survie et qu’est-ce qui nuit à notre survie.
Alors que l’on a statué que la recherche d’attention est normale, on peut mieux comprendre ce que nos enfants tentent de nous communiquer lorsque l’on voit apparaître les comportements de recherche de proximité. Maintenant, comment pouvons-nous intervenir d’une façon qui réponde à leurs besoins tout en préservant les conditions nécessaires à leur bon développement?
Pour que nos enfants soient réellement libérés de cette soif de connexion, ils doivent sentir que nous, les grandes personnes, sommes en charge. Puisque nous sommes les donneurs de soin, simplement répondre à leurs demandes n’est pas suffisant. Plutôt, nous devons répondre aux besoins réels derrière les demandes. Lorsque nos enfants se sentiront remplis et au repos, c’est là qu’ils seront propulsés spontanément vers l’indépendance tant souhaitée. C’est à ce moment qu’ils arrêteront de rechercher la proximité auprès de nous et qu’ils iront jouer, découvrir le monde et qui ils sont.
En offrant plus que ce que nos enfants poursuivent, on leur permet de se déposer à l’intérieur de notre relation : nous leur offrons du repos relationnel.
Avec ces repères et connaissances en tête, il devient plus facile de comprendre qu’ignorer ou punir un comportement de recherche d’attention peut oui, à court terme, «arrêter» le comportement dérangeant, mais ce, au coût du repos relationnel.
«Children must not work for our love, they must rest in it» – Dr Gordon Neufeld
Krysta Letto, M.Sc.
Merci pour votre site et vos formations que vous offrez! Vous rejoignez tout à fait mes valeurs de professionnelle et de maman ! Hâte de participer à celle sur la discipline !
Tina, TS en pedopsychiatrie et maman d’une merveilleuse fille de 5 ans.
Merci beaucoup pour le commentaire, c’est apprécié!