L’histoire de dodo d’une maman…
«Mon deuxième bébé avait 4 mois et ça faisait déjà un bon moment que je trouvais que c’était difficile. Il était demandant le jour, mais c’est surtout les soirées et les nuits qui étaient difficiles. J’avais peu de temps pour moi, pour mes choses à faire aussi et, parfois, je me sentais mal pour mon autre enfant de 3 ans. Avec lui, ça avait été tellement plus simple.
Vers les 6 mois de mon bébé, mon chum et moi, on était assez tannés. Le soir, on faisait tout d’une routine idéale, mais c’était très difficile de le déposer dans son lit. Il ne faisait que se réveiller au 30-40 minutes. Parfois, c’était même bien avant ça. Et la nuit, il se réveillait régulièrement aussi. Ma belle-famille me disait qu’il fallait le laisser pleurer pour qu’il apprenne à dormir et je connaissais plein d’amis qui l’avaient fait aussi et ça c’était bien passé. Leurs bébés s’endormaient maintenant seuls et ils ne se réveillaient presque pas la nuit.
Un soir, on a décidé qu’on commençait à lui apprendre à dormir avec un entraînement au dodo. J’avais lu toutes sortes de choses dans les dernières semaines et j’étais prête. Je savais que ça allait être difficile, mais c’était ce qu’il fallait et j’avais expliqué à mon chum qu’il fallait qu’il m’aide à ne pas aller prendre notre bébé quand il pleurait. Je devais attendre un moment et aller le prendre sans trop de câlins, puis le déposer à nouveau sans qu’il ne dorme complètement.
Ce soir-là, on a commencé l’entraînement bien prêt à changer les choses. Au début, c’était quelques secondes que mon bébé pleurait. J’allais le prendre et tout juste avant qu’il ne soit endormi, je le déposais et sortais de la chambre. Mais il pleurait de plus en plus fort, de plus en plus longtemps. Mon coeur se serrait tellement fort, j’avais chaud, j’avais de la peine. Mais j’ai continué. Je suis revenue dans la chambre 10 minutes plus tard pour trouver mon bébé dans son vomi. C’est à ce moment-là que mon émotion a été plus forte que mes croyances, c’est à ce moment-là que j’ai commencé à laisser plus de place à ce que mon cœur savait. C’est à ce moment-là que j’ai saisi que mon enfant pouvait dormir d’une place de défenses OU d’une place de repos. C’est à ce moment-là que j’ai décidé que je ferai tout mon possible pour l’aider à ce qu’il trouve cette place de repos.
Je réalise qu’il m’a fallu des signes de défenses physiques de vomi pour me confirmer dans ma tête que c’était trop. Est-ce possible que j’ai manqué plusieurs signes de défenses émotionnelles m’indiquant que ce que j’imposais à mon bébé était trop? Quels étaient ces signes émotionnels?
Mon sentiment de culpabilité de maman m’a ensuite rendu visite. Je l’honore de plus en plus, je lui laisse place. Je comprends aujourd’hui que cette culpabilité est ma boussole interne. Elle existe pour me garder connectée avec mes instincts et me pointer dans la bonne direction.»
Karolann Robinson, D.Psy.
Krysta Letto, M.Sc.
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